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Situation de guerre & fake news

présenté par Ammar Abd Rabbo, Jean-Marc Four et Claude Guibale (par téléphone)

Tout le monde a pleins de choses à dire sur les médias aujourd’hui, pour cette raison Les Echos et la Maison de la radio et France Télévisions vous ouvrent leurs portes pour une journée de rencontres avec les journalistes de leurs rédactions, et des représentants des principaux acteurs du secteur. Pendant cette journée dédiée aux médias, quatre thèmes principaux étaient abordés :

  1. Réinventer l’info
  2. Réinventer le modèle économique
  3. Réinventer l’entertainment
  4. Réinventer le rôle des médias, recréer la confiance

Dans le cadre de ce dernier thème, j’ai pu assister à une conférence abordant le sujet des fake news en particulier lors des situations de guerre.

Réinventer le rôle des médias, recréer la confiance

Les médias sont un outil permettant de voir les évènements en direct et ainsi informer le public des différentes  situations se déroulant dans les autres pays. Cependant, on n’arrive pas toujours à savoir quelles infos sont fondées à cause du flot d’informations diffusées par les médias. Nous avons ainsi pu être mis en contact avec Claude Guibale, journaliste actuellement en mission entre le Mali et la Mauritanie, soit en pleine zone rouge. Elle a pu témoigner des difficultés rencontrées sur le terrain pour vérifier les informations sur place étant donné la zone immense à couvrir, souvent inaccessible aux étrangers. Les vérifications ont lieu auprès de témoins très différents (armées, population, associations…) ce qui peut créer des confusions et des versions différentes des mêmes faits. En effet, les rumeurs se propagent très rapidement même dans des zones désertiques où l’accès est compliqué.

La paramètre du temps est aussi un des facteurs des fake news : les journalistes se retrouvent confrontés à une course contre la montre à cause des réseaux sociaux et ne prennent parfois pas le temps de vérifier afin de pouvoir livrer une info dans les temps, bien qu’elle soit possiblement erronée.

Des exemples concrets de fake news diffusées dans les médias

  • 1/ Découverte d’un charnier en Libye, où les rebelles ont menée directement tous les journalistes pour transmettre l’info. Cependant, aux premiers abords, la scène semble étrange, pas sacralisé alors qu’il s’agit d’un charnier, les os semblent trop gros pour être humain.

=> Finalement, après une enquête auprès des populations, il fût avéré qu’il s’agissait en réalité d’un cimetière de Bovins donc ce charnier n’était en aucun cas humain. Et pourtant, l’information a tout de même été diffusé par certaines chaînes.

  • 2/ Durant son intervention au CS, l’ambassadeur syrien Bachar al-Jaafari voulu prouver que les militaires syriens aidaient les civils aleppins qui fuyaient les quartiers est d’Alep. Pour cela, il montra une photographie d’un soldat syrien à quatre pattes et sur le dos duquel une femme descendait d’un mur qu’elle a franchi pour s’enfuir.

=> Finalement, il a été découvert que cette photo ne provenait même pas d’Alep et qu’il ne s’agissait pas du bon contexte.

  • 3/ Photo témoignant de l’existence des esclaves sexuels de Daesh, fourni par google comme premier résultat de recherche concernant ce sujet.

=> En réalité, cette photographie est une représentation théâtrale du Liban au moment de la Shourah. Il s’agit donc d’une fiction mais comme elle correspondait à l’information, cette photographie a été détournée de son sens originel et a quand même été diffusée par certaines chaînes.

  • 4/ Annonce d’une fake news répondu par les médias comme quoi ils auraient utilisé la même petite fille pour des photographies de trois bombardements différents.

=> Cette fois-ci il s’agit de la démarche inverse, on a essayé de faire passer une véritable info pour une fake news alors qu’il s’agissait de trois photographies du même bombardement où on suivait les différents prises en charge de cette petite fille entre sa sortie de l’éboulement et son arrivée dans l’ambulance. En général, la fake news se retourne contre son auteur.

Pour conclure

En conclusion, les fake news ne sont pas toujours diffusées de façon volontaire, il y a des nombreux facteurs qui peuvent en être la cause comme des témoignages erronées, des rumeurs, le manque de temps ou l’impossibilité de pouvoir vérifier les faits. Mais cela existent également en sens inverse où on cherche à accuser les médias de tous les maux en faisant passer les reportages pour des fakes alors qu’ils sont fondés. Cependant, que la fake news soit volontaire ou accidentelle, elle  se retourne contre son auteur la plupart du temps.

 

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